Hk Et Les Déserteurs

Ce n’est pas pour rien que ce nouveau projet s’appelle HK et les Déserteurs : « Toutes les grandes histoires de révolution ou de changement commencent par un acte de désertion. » Kaddour Hadadi (dit HK), chanteur de M.A.P. (du hip-hop avec un accordéon et un violon) puis de HK et les Saltimbanks — avec des morceaux emblématiques comme On lâche rien ou Indignez-vous — a déserté à la fois les usages traditionnels de la chanson et les attaches exclusivement méditerranéennes du chaâbi. Lui, l’enfant terrible de Roubaix à la double culture, a voulu se faire rencontrer ces deux univers, les voir danser ensemble, les entendre rire et chanter tous deux de bon cœur : se rendre compte, avec eux, qu’ils ont tant de choses à se dire, à échanger, à partager. A travers un album qu’il nous propose aujourd’hui de découvrir sur scène, c’est une quinzaine d’immenses classiques qui prennent la tangente : Jacques Brel, Boris Vian, Jean Ferrat, Edith Piaf, Renaud, Maxime Le Forestier ou Serge Gainsbourg s’évadent dans le chaâbi comme s’ils avaient toujours vécu là-bas. Des chansons si françaises, si enracinées, si habituelles à notre paysage musical de toujours. Subversif ? Évidemment, tant ce plaisir est éclatant, tant cette appropriation métisse est naturelle. Un concert riche en émotions, comme une double déclaration d’amour.