Gravité

Voir ainsi entrer en lévitation les treize danseurs virtuoses de la compagnie est une vision qu’on n’oublie pas. À travers des mouvements de groupe, mais aussi des duos et soli, Angelin Preljocaj va créer une grammaire abstraite, faite de moments de grâce qu’on souhaite ne jamais voir s’arrêter. Tout débute au sol, puis s’élève peu à peu, et s’achèvera également au sol. Certains mouvements reviennent deux fois, comme une circularité qui nous soumettrait, comme le fait la gravité. Des rondes parfaitement géométriques alternent avec des figures en opposition ; un solo hypnotique succède à un mouvement collectif fantaisiste, enthousiasmant et débridé. La partition musicale est un voyage à elle seule, les univers s’entrechoquent, un Boléro fascinant clôt la représentation devant un public en apnée devant tant de beauté.