Nikolais Dance Theater

Les magiciens ne vieillissent jamais, pas plus Merlin l’Enchanteur qu’Alwin Nikolais ; mais leurs tours peuvent parfois disparaître. Heureusement, dix ans après sa mort et suite à l’arrêt de sa compagnie, le répertoire du maître a été confié à la Ririe-Woodbury Dance Company où dix danseurs se consacrent à cette centaine de pièces, toutes radicalement différentes et originales. C’est quatre de ces créations jubilatoires que nous allons découvrir ici. Elles témoignent de l’incroyable variété d’atmosphères que le chorégraphe pouvait inventer avec des couleurs, des lumières, des images projetées ou un objet utilisé comme une contrainte, ou encore la musique qu’il composait lui-même — d’abord à l’orgue puis au synthétiseur ! Le seul indice de l’âge de ces pièces, c’est le nombre d’images lunaires, futuristes, fantastiques ou ludiques que l’on voit reprises ici et là depuis vingt-cinq ans chez Decouflé, Carlson, au Cirque du Soleil ou chez Jean-Paul Goude: art optique, projections, jeu vidéo, paysages électroniques… Ici point d’histoire au sens strict du terme mais des scénarios impétueux de traits, de bulles, de métamorphoses. Preuves, s’il en est encore besoin, de la modernité absolue de ce maître américain.